Deuxième réunion du Conseil conjoint des Chefs coutumiers et des Anciens de Côte d'Ivoire et du Liberia : discours de la Représentante spéciale

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21 jan 2016

Deuxième réunion du Conseil conjoint des Chefs coutumiers et des Anciens de Côte d'Ivoire et du Liberia : discours de la Représentante spéciale

Allocution de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Chef de l'ONUCI, Mme Aïchatou Mindaoudou, à l'occasion de la cérémonie de clôture de la 2ème réunion du Conseil conjoint des Chefs coutumiers et des Anciens de Côte d'Ivoire et du Liberia

(Guiglo, le 18 janvier 2016)









Excellence Monsieur le Président de la République de Côte d'Ivoire, Monsieur Alassane OUATTARA,



· Your Excellency, Madam Ellen Johnson SIRLEAF, President of the Republic of Liberia,



· Messieurs les Ministres d'Etat de la Côte d'Ivoire et du Liberia,





· Mesdames, Messieurs les membres des Gouvernements de la Côte d'Ivoire et du Liberia,



· Monsieur Waldemar Very, Représentant Spécial ad interim du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Liberia,



· Distingués Chefs Traditionnels et de Communautés de Côte d'Ivoire et du Liberia,



· Mesdames et Messieurs les membres corps préfectoral,



· Chers Collègues du Système des Nations Unies,



· Chers participantes et participants,



· Honorables invités,



· Mesdames et messieurs en vos rangs grades et qualité,



· Chers amis de la presse,





C'est avec un grand plaisir et une fierté particulière que je prends la parole à ce deuxième Conseil conjoint des Chefs coutumiers et des Anciens de Côte d'Ivoire et du Liberia à Guiglo qui se tient deux ans après la rencontre à Zwedru, au Libéria. Je voudrais saisir cette occasion pour saluer la poursuite des efforts de coopération transfrontalière comme cela a été convenu et vous féliciter pour cette nouvelle étape qui devrait évaluer la mise en oeuvre des recommandations préalablement adoptées à Zwedru ; cette dernière comme vous le savez, a été retardée, en partie, en raison, de la lutte contre la maladie à virus Ebola.



Madam President Sirleaf,



I would like to take this opportunity to express my respect and admiration for the determined efforts of the people, the Government and yourself, the President of Liberia, to overcome this terrible scourge. We are pleased to see that your country past this difficult phase and that this terrible episode seems now definitively behind us.



Excellences,



Mesdames et Messieurs,



La reprise de ce processus témoigne de l'importance que vous accordez aux relations de bon voisinage et au maintien d'un cadre de vie paisible propice au développement économique et social. Elle met aussi en exergue le rôle particulier des Chefs coutumiers et de communautés dans l'identification et la mise en place de mécanismes locaux et transfrontaliers de promotion d'une paix durable dans la région.



Conformément à la Résolution 2226, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), en coordination avec l'Equipe de pays des Nations Unies, s'attache à mettre en oeuvre la stratégie globale de protection des civils et la recommandation qui demande à toutes les entités des Nations Unies présentes en Côte d'Ivoire et au Libéria, y compris toutes les composantes de l'ONUCI et de la MINUL de renforcer, dans la limite de leur mandat, de leurs capacités et de leurs zones de déploiement, l'appui qu'elles apportent pour stabiliser la région frontalière. Il s'agit notamment de renforcer leur coopération, de définir une vision et d'élaborer un plan stratégique commun pour épauler les autorités ivoiriennes et libériennes, afin de concourir à la mise en œuvre des stratégies régionales en matière de sécurité.



Le Conseil de sécurité s'est félicité de la coopération renforcée entre la Côte d'Ivoire et le Liberia et a rappelé la nécessité d'accroître la sécurité et la stabilité de la région, notamment en intensifiant les efforts de coopération transfrontalière.



La mise en place du cadre de coopération quadripartite par la Côte d'Ivoire et le Liberia en partenariat avec les Nations Unies, et la création du Conseil conjoint des Chefs et des Anciens des Communautés Frontalières restent, sans nul doute, une réponse appropriée à l'appel du Conseil de sécurité des Nations Unies.



En effet, plus que de simples cadres de coopération, ces deux mécanismes sont aujourd'hui des outils qui permettent de mutualiser nos ressources, pour une vision partagée et une mise en œuvre concertée de nos différentes initiatives en faveur de la paix et la stabilité de la région transfrontalière. Ainsi sommes-nous légitimement fondés à espérer voir les dividendes de notre investissement collectif se concrétiser à travers la stabilisation définitive de la région transfrontalière Libéro-Ivoirienne.



Par ailleurs, la préservation des acquis dans le domaine de la coopération et l'optimisation de l'impact du Conseil conjoint des Chefs coutumiers et des Anciens requièrent une plus grande appropriation des politiques et stratégies de sécurité transfrontalière de la Communauté Économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'Union du Fleuve Mano (UFM) dont la Côte d'Ivoire et le Liberia sont membres. En effet, ces deux organisations sous-régionales offrent des perspectives multidimensionnelles de renforcement de la stabilité des régions transfrontalières. Au-delà de la sécurité physique des biens et des personnes, elles englobent, la mobilisation des communautés, la création d'opportunités de développement économique, la promotion de la gouvernance politique et économique, ainsi que la gestion des ressources naturelles. C'est le lieu ici de féliciter la Côte d'Ivoire et le Liberia pour leur leadership et leur dynamisme dans le développement et la mise en œuvre de la « stratégie pour la sécurité transfrontalière au sein de l'Union du Fleuve Mano ». Une bonne appréciation de cette stratégie par les communautés et les autorités publiques de la région frontalière libero-ivoirienne permettra sans nul doute d'accroître l'efficacité de ce cadre de coopération, y compris les programmes du Conseil conjoint des Chef et des Anciens des Communautés Frontalières. En outre, ce cadre de coopération mériterait d'être vulgarisé dans la sous-région.



Excellences,



Mesdames et Messieurs,



La mise en place d'un forum quadripartite – Côte d'Ivoire, Liberia, ONUCI, MINUL - a renforcé la coopération au niveau des deux pays. La tenue aujourd'hui du deuxième Conseil conjoint des Chefs Coutumiers et des Anciens permet de consolider davantage cette coopération. En effet, les traditions et les structures sociales locales constituent de précieux outils de cohésion et de coopération sociale et jouent un rôle complémentaire à celui des autorités. J'encourage les Chefs Coutumiers, les Anciens et le Chefs de traditionnels de communautés et les autorités administratives des deux pays à consolider encore plus les liens que ce cadre a permis de tisser pendant ces trois jours et à poursuivre les efforts dans la mise en œuvre des actions concrètes identifiées de commun accord. Vos échanges futurs et vos rencontres régulières permettront d'assurer une paix durable, un développement harmonieux et pérenne de cette belle région. C'est le lieu, Mesdames et Messieurs, de saluer l'implication très importante des autorités préfectorales, des superintendents, des élus et des cadres qui vous appuieront dans la mise en œuvre de vos recommandations.



Mesdames et Messieurs,



Au cours de ces trois jours, vous vous êtes penchés sur les défis de part et d'autre de la frontière notamment la sécurité et le rétablissement de la paix, la réconciliation des communautés, le retour des réfugiés, et les projets de développement économique. Soyez assurés que l'ONUCI et l'Equipe pays des Nations Unies en Côte d'Ivoire sont déterminées à accompagner les autorités et les populations, notamment à travers l'appui à la réconciliation nationale, le retour des réfugiés et l'appui en matière de cohésion sociale. Je réitère l'engagement de l'ONUCI à appuyer les efforts des autorités et des populations destinés à promouvoir les mécanismes permettant, comme aujourd'hui, un dialogue constructif entre les acteurs concernés.



Je saisis cette occasion pour m'adresser aux réfugiés encore présents au Liberia pour les encourager à revenir en Côte d'Ivoire. Les populations qui sont déjà rentrées bénéficient du soutien nécessaire des autorités ivoiriennes, du Système des Nations Unies et du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) en particulier. Comme vous le savez, l'ONUCI a renforcé sa présence à l'ouest de la Côte d'Ivoire. Avec les partenaires au développement, nous continuerons de soutenir les initiatives gouvernementales ainsi que celles des autorités locales et des communautés pour renforcer la sécurité, la cohésion sociale et la réconciliation nationale.



Permettez-moi, pour finir, Mesdmes et Messieurs, de saluer une nouvelle fois l'excellente collaboration entre les deux Gouvernements, les deux Comités techniques de la Côte d'Ivoire et du Liberia et entre les deux Missions onusiennes, qui ont rendu possible l'organisation et le succès de cet événement. Je ne puis que souhaiter et encourager la poursuite régulière de ces rencontres et de ces échanges dont l'importance et la pertinence ont été démontrées, d'une part, par la richesse des débats pendant ces trois jours et, d'autre part, à travers la pertinence des recommandations qui ont été formulées.



Je vous remercie pour votre aimable attention.