GRANDES LIGNES :

- L'ONUCI remet un premier lot de matériel électoral au gouvernement ivoirien.
- Les casques bleus de l'ONUCI escortent un politicien ivoirien bloqué par les Jeunes patriotes.
- L'ONUCI aide au règlement de conflit communautaire à Zoukangbeu

ELECTORAL

L'ONUCI a remis le premier lot de matériel électoral au gouvernement ivoirien, hier, à Abidjan. L'équipement, composé de 1500 kits électoraux, a été transporté de Brindisi, en Italie, par la mission onusienne, en vue de permettre à l'opérateur technique, SAGEM, de lancer rapidement les opérations d'identification. En remettant l'équipement, le Représentant spécial adjoint principal du Secrétaire général, Abou Moussa, a déclaré que, par cet appui, l'ONUCI "marque une fois de plus sa volonté et sa détermination à se joindre aux partenaires pour travailler au lancement rapide des opérations d'identification, qui sont cruciaux pour la préparation et l'organisation des élections".

SECURITE

Le Secrétaire général du Rassemblement des républicains (RDR), Henriette Dagry Diabaté, a été empêché, hier, de quitter un hôtel à Afféry, près d'Adzopé (au sud) pendant 12 heures par un groupe d'environ 50 jeunes patriotes. Mme Diabaté, qui se trouvait dans la région pour une rencontre pré-électorale, a dénoncé ce qu'elle appelle le «manque de sécurité qui prévaut dans la région". L'ONUCI a envoyé un peloton du JORBATT dans la région. Une patrouille d'observateurs militaires (Milobs) a été également déployée dans la région pour s'informer sur les circonstances de l'incident. Il convient de rappeler que l'ONUCI est en train de préparer son déploiement dans cette région, qui avait été jusque là hostile à la mission, mais qui avait finalement accepté de la recevoir. Les soldats de la paix devraient commencer à construire un camp dans la ville d'Adzopé, cette semaine.

Les observateurs militaires de Duékoué ont rencontré, le 9 août 2008, le chef de Guehiebly qui leur a dit que la situation sécuritaire dans la région s'est détériorée considérablement au cours des deux derniers mois avec les attaques de bandits armés inconnus qui s'introduisent quotidiennement dans le village pour piller des maisons et des magasins. Selon le chef, le 26 Juillet 2008, des hommes armés sont venus au village et ont pillé cinq magasins et deux maisons. En conséquence, a indiqué le chef, certains propriétaires de magasins et les villageois ont commencé à quitter le village. Il a également déclaré que de nombreuses personnes quittaient leur foyer pendant la nuit et se cachaient dans la forêt, craignant pour leur vie. Les villageois ont pris contact avec la Brigade mixte de Bangolo, mais à chaque fois, la brigade mixte leur aurait répondu qu'elle n'avait pas assez de carburant ou de véhicules pour aller dans le village. Le chef de village a demandé qu'un poste des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI) soit établi dans la région ou que les gendarmes soient déployés dans le village afin de maintenir la sécurité. Pendant ce temps, le chef d'Inagbehio, un village près de Vavoua (centre-ouest), a fait une plainte similaire, le week-end dernier, à une patrouille de l'ONUCI quant à l'aggravation des attaques le long des principales routes à proximité du village.

COHESION SOCIALE

Les membres des droits de l'homme et des affaires civiles de l'ONUCI à Daloa ont eu, le week-end dernier, une réunion avec le Sous Préfet de Zoukougbeu (ouest), situé sur la route Daloa-Duékoué (ouest), sur la résolution des conflits dans le village de Zoukangbeu entre la communauté burkinabé et les membres d'une milice locale qui leur avait pris sept têtes de bétail appartenant aux Burkinabés. Il a été signalé qu'ils avaient pris les bovins afin de forcer les autorités à les inclure dans le désarmement et le démantèlement des milices (DDM), qui a été lancé dans la ville voisine de Duékoué, le 22 Juillet 2008. La communauté burkinabé a répondu par la création d'un comité local d'auto-défense. Cela a conduit à des tensions entre les deux camps. Au cours de la réunion de résolution du conflit il a été convenu que la réparation serait faite pour le bétail pris aux Burkinabés. Le Sous Préfet a également ordonné un terme à tout nouvel entrainement des milices. La section des affaires civiles a proposé qu'un comité de suivi soit créé à Zoukangbeu pour aider à consolider la paix et la cohésion sociale.

LIBERTE DE CIRCULATION


Une patrouille de Milobs de Danané s'est vu, hier, refuser l'entrée dans le village de Bieutouo, au point de contrôle de gendarmerie d'Ouyatouo, conduisant à la mine d'or d'Ity. C'est la deuxième fois qu'une patrouille s'est vu refuser l'entrée dans ce domaine.

DDM

Quelques 7567 miliciens ont été profilés au cours de la deuxième phase du programme de désarmement et de démantèlement des milices (DDM) à l'ouest de la Côte d'Ivoire, qui a pris fin le 8 août 2008. Des miliciens de Duékoué, Bangolo, Zeo, Guiglo et Zagne ont pris part à la sensibilisation et aux opérations de profilage, qui avait commencé le 22 Juillet 2008.

DROITS DE L'HOMME

Malgré une demande pressante de soins médicaux sollicitée par le bureau régional des droits de l'homme de Daloa, le 7 août 2008 aux autorités de la prison de la ville, un détenu qui souffrait de blessures par balle a été laissé sans aide et, par conséquent, est mort. Les autorités pénitentiaires ne l'ont pas évacué à l'hôpital. Cela porte à dix le nombre de détenus ayant trouvé la mort dans cette prison depuis Juillet 2008.
Le 8 août, le bureau régional des droits de l'homme d'Abidjan, ainsi que la Division de l'assistance électorale et l'ONG "Union des Jeunes démocrates", ont organisé une campagne de sensibilisation sur les droits de l'homme et les élections, à laquelle ont participé 200 personnes du district d'Abidjan à Abobo, y compris les autorités locales et les représentants des organisations de la société civile. Des prestations théâtrales réalisées par le groupe de théâtre "Manh Boya" ont permis de caricaturer les réalités sociales des droits de l'homme et les élections. Une campagne de sensibilisation a été effectuée le 7 août 2008 par le bureau régional des droits de l'homme d'Odienné, à l'occasion des célébrations de la Journée de l'indépendance en Côte d' Ivoire. Des prestations théâtrales réalisées par le groupe de théâtre « Behitafô » ont permis de caricaturer les réalités sociales des droits de des femmes et des enfants, en mettant particulièrement l'accent sur la violence contre les femmes et le droit à l'éducation, en particulier contre les jeunes filles.