Compte-rendu du point de presse hebdomadaire de l’ONUCI, le 17 décembre 2009

17 déc 2009

Compte-rendu du point de presse hebdomadaire de l’ONUCI, le 17 décembre 2009

L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) se félicite des évolutions positives enregistrées dans le traitement du contentieux, a déclaré jeudi à Abidjan, le Porte-parole de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire, Hamadoun Touré.

S'exprimant lors du point de presse hebdomadaire de la mission, M. Touré a cité une série d'initiatives encourageantes. Il a mentionné l'annonce par la Commission électorale indépendante centrale du déroulement sans incident majeur des opérations et le franchissement de la barre des 200.000 réclamations traitées.

Le lancement imminent de la phase de ré-enrôlement des populations éligibles à cette opération suivant les critères définis par la Commission électorale indépendante et les opérateurs techniques de l'identification constitue un autre point de satisfaction que vient conforter le retour au plein fonctionnement des services administratifs des tribunaux pour la délivrance des pièces requises aux réclamants depuis le 16 décembre 2009 avec la levée des grèves des greffiers. « Nous espérons que cela ne va pas trop perturber les délais qui avaient été initialement prévus pour tenir le contentieux, soit 30 jours pour le traitement administratif et 8 jours pour le traitement devant les juridictions», a-t-il souligné.
Le Porte-parole a ajouté un autre point positif que représente l'annonce faite le 16 décembre 2009 par le gouvernement de dispenser les réclamants des droits d'enregistrement et de timbres, ainsi que de tous autres frais liés à la délivrance des actes judiciaires et de l'état civil. Selon lui, cette mesure « va faciliter l'accès des populations aux documents et montre surtout la volonté d'accélérer le processus électoral ». Il a également salué le décaissement de fonds sur le panier de fonds pour les élections géré par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) pour le paiement des indemnités de session des Commissaires locaux de la Commission électorale indépendante ainsi que les initiatives prises par la CEI en vue du rapprochement de l'Administration électorale des populations des zones rurales afin d'offrir à ces populations la possibilité de faire valoir leur droit au traitement de leurs réclamations et contentieux éventuels.
Dans cette lancée, a indiqué M. Touré, l'ONUCI a pris bonne note de la demande d'appui logistique adressée à ce dernier sujet par le Président de la CEI au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Côte d'Ivoire. « Des instructions ont été données à cet effet et des solutions sont en cours de finalisation et d'expérimentation pour accompagner la CEI dans cette opération de ratissage des centres de collecte situés dans les localités les plus éloignées des chefs lieux des Commissions électorales indépendantes locales » a-t-il assuré.
Il a rappelé que l'ONUCI restait disposée à poursuivre son appui aux structures nationales, notamment à la CEI, pour une mise en œuvre efficiente des programmes électoraux et des efforts de sensibilisation des populations et encourageait de ce fait les populations réclamantes « à accompagner ce nouvel environnement de travail d'un dernier sursaut pour un contentieux inclusif et ouvert dans les délais ».

Il a souligné que l'ONUCI mettait un accent particulier sur l'inclusion qui implique que le maximum d'Ivoiriens puisse figurer sur la liste électorale définitive. « Nous pensons qu'il est encore possible de récupérer certains réclamants et de dépasser très largement cette barre de 200 mille réclamants déjà traités. Il faut que le maximum d'Ivoiriens puissent bénéficier de documents » a-t-il, avant de réitérer que concernant l'enrôlement ou le ré-enrôlement, l'ONUCI faisait confiance en la sagacité et au jugement de la CEI et des opérateurs techniques. M. Touré a ajouté que l'ONUCI ne se mêlait pas directement des décisions à prendre dans ce domaine, mais restait toujours disposée à apporter dans le cadre de ses ressources et de son mandat son appui logistique ou matériel en cas de besoin.

Pour ce qui est de la période donnée pour la tenue du premier tour de la Présidentielle, M. Touré a indiqué que pour l'heure, l'ONUCI restait au regard de la manière dont tout se déroule, assez confiante. Toutefois, il a fait remarquer, que « s'il n'y a pas encore de perturbations imprévues ou imprévisibles, il y a des possibilités de respecter l'organisation d'élections dans les délais les plus rapides. « Il faut organsier les élections parce qu'elles sont attendues par les populations ivoiriennes, parce qu'elles sont considérées comme une des portes de sortie de la crise ivoirienne et qu'elles vont permettre aux investisseurs de venir » , a-t-il ajouté.

Sur la question du désarmement avant ou après les élections, M. Touré a indiqué que le 4è Accord Complémentaire à l'Accord Politique de Ouagadougou proposait une réponse à cette question. Toutefois, a-t-il dit à ce propos, l'ONUCI penche pour le désarmement par défaut qui implique l'inutilité du recours aux armes pour régler des problèmes que l'on peut poser devant des instances plus compétentes pour trouver des solutions. « Nous avons trouvé à travers les 1000 microprojets des raisons de vivre aux ex-combattants, aux ex-miliciens, aux jeunes à risques et aux femmes affectées par le conflit ».

Il a rappelé que cette initiative du chef de l'ONUCI avait permis d'exécuter plus de 527 microprojets au bénéfice de plus de 1200 bénéficiaires qui se sont investis dans des activités aussi variées que l'élevage, la pêche, l'agriculture, la menuiserie et la métallurgie contribuant ainsi à l'établissement d'un environnement électoral apaisé actuellement perceptible.

Pour ce qui est de l'impact de la situation en Guinée après la tentative d'assassinat du Chef de l'Etat de ce pays, le Porte-parole a annoncé que depuis l'éclatement de la crise, le 28 septembre dernier, l'ONUCI organisait des patrouilles avec les agences humanitaires afin de voir un éventuel un afflux de réfugiés à la frontière avec la Côte d'Ivoire. « Nous restons vigilants. Nous avons un plan de contingence et nous sommes prêts à parer à toute éventualité et jusqu'à présent nous n'avons pas constaté un quelconque débordement».

Auparavant, il avait annoncé que le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies sur la Côte d'Ivoire, Y. J Choi, allait tenir jeudi après-midi des réunions séparées avec le Président Laurent Gbagbo, le Premier ministre Guillaume Soro et le Président du Rassemblement des Républicains(RDR) Alassane Dramane Ouattara. Il a situé ces rencontres dans le cadre des consultations régulières du Chef de l'ONUCI avec les principaux acteurs du dossier ivoirien.