COMPTE-RENDU DU POINT DE PRESSE HEBDOMADAIRE - 13/09/2007

13 sep 2007

COMPTE-RENDU DU POINT DE PRESSE HEBDOMADAIRE - 13/09/2007

Enfants et conflits armés : L'ONUCI note des développements positifs en Côte d'Ivoire

Le Chef de la section Protection de l'Enfance de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), Boubacar Dieng, a présenté jeudi à Abidjan, le 2e rapport périodique du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, sur les enfants dans le conflit armé en Côte d'Ivoire, couvrant les mois d'octobre 2006 à septembre 2007, les violations et sévices commis sur leur personne sur toute l'étendue du territoire.

S'exprimant au cours du point de presse hebdomadaire de l'ONUCI au siège de la mission, M. Dieng a indiqué que le secrétaire général, tout en se félicitant des développements positifs issus du contexte de l'Accord politique de Ouagadougou, s'inquiétait cependant des retards observés dans la mise en oeuvre des programmes de sortie de crise, de la non référence aux enfants dans cet Accord, ainsi que de la persistance des tensions intercommunautaires et de leur impact sur les enfants.
Dans le rapport rédigé en quatorze pages, Ban Ki-moon met l'accent sur les six catégories de violations graves contre les enfants notamment le recrutement et l'utilisation des enfants soldats, les meurtres et mutilations, les enlèvements, les violences sexuelles, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, le refus des humanitaires d'avoir accès aux enfants.
S'inquiètant de l'insuffisance de réactions appropriées pour mettre fin à ces violations, le Secrétaire général, tout en déplorant l'impunité dont bénéficient les auteurs des violences, invite l'ensemble des parties à y mettre un terme notamment en diligentant des procédures judiciaires et des enquêtes appropriées contre leurs auteurs.
Le rapport souligne également qu'à ce titre, le redéploiement de l'administration, notamment l'administration judiciaire et les travailleurs sociaux sur l'étendue du territoire pourrait contribuer à freiner l'impunité d'une part et les violations occasionnées par l'absence des services sociaux de base d'autre part. En guise de recommandations, M. Ban Ki-moon appelle à l'élaboration d'un plan d'action devant traduire l'engagement des autorités contre les violences sexuelles, à la pleine application par les parties en conflit des plans d'actions visant à mettre fin à l'utilisation et à l'association des enfants à leurs forces (Forces Armées des Forces Nouvelles/ FAFN et des Forces de Résistance du Grand Ouest/ FRGO).

La chargée de la protection des enfants aux Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), Sylvie Dossou, a, pour sa part, insisté sur la prise en compte du droit des enfants dans l'Accord de Ouagadougou et les efforts qui vont être faits en ce qui concerne la période post conflit et de reconstruction en Côte d'Ivoire. Elle a, par ailleurs, rappelé la réponse programmatique de l'Unicef pour faire face à toutes ces violations des enfants constatées depuis le début de la crise en Côte d'Ivoire. Selon Madame Dossou, un accent a été mis sur l'Education « premier pilier » de la protection des enfants, par la réhabilitation des écoles sur l'ensemble du territoire national. Plus spécifiquement en ce qui concerne les enfants qui ont été associés aux groupes et forces armés, a-t-elle poursuivi, l'agence les a identifiés et mis en place une prise en charge psycho sociale, ils ont ensuite pour la plupart été démobilisés et remis à l'école ou en formation.

L'Unicef assiste dans ses programmes environ 2 300 enfants dont 1300 ont été directement ou indirectement associés à ces forces ou groupes armés, par une sensibilisation des enfants eux-mêmes et des communautés environnantes essentiellement à Bouaké, Korhogo, Logouale, Danane, Guiglo, Man et Bouna. Elle a également mentionné le plaidoyer fait auprès du Centre de Commandement Intégré (CCI) pour que les droits des enfants associés aux forces armées et des femmes soient pris en considération dans le processus du DDR.