Côte d'Ivoire : le PNUE va enquêter sur les déchets toxiques d'Abidjan

8 sep 2006

Côte d'Ivoire : le PNUE va enquêter sur les déchets toxiques d'Abidjan



8 septembre 2006 - A la demande du gouvernement de la Côte d'Ivoire, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) va enquêter pour déterminer si les déchets toxiques abandonnés dans la ville très densément peuplée d'Abidjan sont dus à des exportations illégales venues d'Europe.

" La catastrophe d'Abidjan est une illustration particulièrement douloureuse de la souffrance humaine causée par le dépôt illégal de déchets ", a déclaré le directeur du PNUE dans un communiqué publié aujourd'hui à Nairobi et Genève.

" Avec le développement du commerce mondial et des contrôles nationaux rigoureux dans les pays développés qui entraînent une hausse des coûts du dépôt de déchets dangereux, les opportunités et la tentation de s'adonner au trafic illégal de déchets vont continuer à augmenter ", a-t-il prévenu.

Selon des informations parues dans la presse, un bateau aurait procédé au déversement de déchets toxiques dans le secteur d'Abidjan, principal port de la Côte d'Ivoire. Un bilan gouvernemental indique que ces déchets, qui contiennent du sulfure d'hydrogène, ont provoqué la mort de trois personnes et en ont rendu malades 1 500 autres.

L'enquête sera menée par le Secrétariat de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, administré par le PNUE.

Le Secrétariat a également pour tâche d'évaluer la responsabilité légale de ce désastre, et dans quelle mesure les fonds alloués à la Convention peuvent être utilisés pour soutenir les opérations de nettoyage.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) a confirmé de son côté une demande d'assistance internationale à hauteur de 13,5 millions de dollars, alors que les autorités ivoiriennes ont indiqué qu'elles étaient dans l'impossibilité de faire face au problème dans son intégralité.

La section des urgences environnementales d'OCHA suit la situation de près et a alerté la Commission européenne ainsi que d'autres donateurs francophones.

Conformément à la Convention de Bâle, un pays exportateur de déchets toxiques doit d'abord obtenir une autorisation écrite auprès du pays importateur et une autorisation détaillant les contenants et la destination des déchets doit accompagner le chargement tout le long du trajet.

Dans le cas de commerce illégal, l'exportateur responsable est obligé de reprendre ses déchets et payer les coûts des dégâts et du nettoyage.

Dans le cadre de l'application de la Convention, l'Union européenne interdit toute exportation de déchets dangereux de ses pays membres vers des pays en voie de développement.