Abidjan, le 1er septembre 2008...Le forum itinérant de l'Opération des Nations en Côte d'Ivoire(ONUCI) a fait escale, samedi 30 août 2008 à Blolequin, à 570km à l'ouest d'Abidjan. Pour les habitants de cette localité du Moyen-Cavally, cet événement marque le retour de l'ONUCI un an après le départ du contingent béninois qui y était déployé depuis le début de la mission en avril 2004.

Blolequin, située dans une zone dite « sensible », a connu les affres de la guerre et les conséquences des conflits intercommunautaires, avec leur cortège de violations des droits de l'homme. Conséquence, ce département, naguère considéré comme un des greniers de la Côte d'Ivoire, s'est vidé progressivement de ses habitants, allochtones et allogènes notamment. Avec l'amélioration des conditions de sécurité, les non-originaires de la zone ont amorcé un timide retour dans leurs plantations, souvent occupées par les autochtones.

Un mouvement qu'encourage le maire de la ville, Dahouo Benoît, qui, dans son mot de bienvenue, a déclaré que la guerre et les affrontements étaient finis, avant d'inviter ceux qu'il appelle les « hôtes » à revenir pour participer au développement économique de son département. Le thème du forum, « les populations de Blolequin soutiennent le processus de paix et s'engagent dans la promotion des droits de l'homme » rencontre, a-t-il assuré, l'adhésion de tous. De fait, pour l'édile de la ville, il n'y a pas de doute : la tenue du forum de l'ONUCI devrait encourager le retour des allogènes et des allochtones. Ensuite, il invitera les habitants de la ville à soutenir l'Accord politique de Ouagadougou (APO). Il s'est félicité du financement par l'ONUCI de nombreuses infrastructures publiques dans le cadre des projets à impact rapide (QUIP) et souhaité une multiplication de ces projets dans les domaines sanitaire et routier.

La directrice de l'information de l'ONUCI, Margherita Amodeo a, au nom du Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Côte d'Ivoire, rappelé le contexte sociopolitique du forum de Blolequin. « La Côte d'Ivoire va organiser le scrutin le plus important de son histoire», a-t-elle indiqué avant d'ajouter qu'avant la consultation proprement dite, une étape majeure du processus électoral devrait commencer, à savoir l'identification des électeurs. Pour la responsable de l'information de la mission onusienne, le « Gouvernement ivoirien et ses partenaires, tels que l'ONUCI, ont fait des efforts immenses pour que cette opération réussisse afin que la Côte d'Ivoire organise une consultation juste, équitable et transparente. Mme Amodeo, qui a encouragé les populations à soutenir le processus électoral, a enfin réitéré l'engagement de l'ONUCI à accompagner les Ivoiriens tout au long de cette phase cruciale du processus de paix.

Le capitaine Koffi Franck Hervé, sous-préfet de Blolequin, représentant le préfet de département, est revenu sur l'un des sous-thèmes du forum, la promotion des droits de l'homme, pour constater qu'un grand pas avait été franchi, mais qu'il « restait beaucoup à faire.» Il a fait observer toutefois qu'en matière de droits de l'homme, l'ignorance ne saurait constituer une excuse.

Les différentes sections de l'ONUCI (Force militaire, Police des Nations Unies, Assistance électorale, Droits de l'Homme, Affaires politiques, Affaires civiles, Division de l'information, Désarmement, démobilisation et réintégration) et les agences des Nations Unies on fait des exposés sur leur mission et répondu aux questions du public.

Les rapporteurs des différents ateliers tenus la veille du forum (chefs traditionnels, femmes et jeunes) on fait des recommandations.

Les chefs traditionnels ont réclamé la mise en œuvre de la loi sur le foncier rural, l'accélération de la réinsertion des ex-combattants dans le cadre des 1 000 microprojets de l'ONUCI et la mise en œuvre du statut de chef.

Les femmes ont, quant à elles, demandé une sensibilisation sur les violences faites à leur encontre, la répression du viol et une assistance de l'ONU et des agences du Système des Nations Unies (ASNU) aux femmes pour les aider à se prendre en charge.

Les jeunes ont pour principale préoccupation, le chômage endémique et souhaitent la création de centres de lutte contre la drogue, la délinquance, le VIH/SIDA et d'infrastructures socio-éducatives. Cette dernière doléance va connaitre un début de satisfaction avec le financement par l'ONUCI, à hauteur de 10 millions de francs CFA, de la construction et de l'équipement d'une annexe du foyer des jeunes de Blolequin. La pose de la première pierre de l'ouvrage a été effectuée à la fin du forum par les autorités administratives locales et le chef de délégation de l'ONUCI.