ATELIER SUR LA JUSTICE TRANSITIONNELLE: UN PARTAGE D'EXPERIENCES SUR LA RECHERCHE DE LA VERITE DANS DES SITUATIONS POST CONFLIT POUR RENFORCER LES CAPACITES DE LA CDVR

8 nov 2012

ATELIER SUR LA JUSTICE TRANSITIONNELLE: UN PARTAGE D'EXPERIENCES SUR LA RECHERCHE DE LA VERITE DANS DES SITUATIONS POST CONFLIT POUR RENFORCER LES CAPACITES DE LA CDVR

Une trentaine de cadres, fonctionnaires et conseillers de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) ont pris part du 5 au 7 novembre à Abidjan, à un atelier de renforcement des capacités sur la pratique du processus de justice transitionnelle, organisé par la Division des Droits de l'Homme de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et le Centre International pour la Justice Transitionnelle (CIJT).
L'objectif de cet atelier, auquel ont participé des personnes ressources venant de divers continents (Afrique, Amérique) était de partager les expériences de plusieurs pays dans la recherche de solutions à des crises sociopolitiques, et ce, dans le but d'explorer si certaines de ces expériences pourraient servir au processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire.
Pendant trois jours, les participants ont pu échanger sur les procédures de justice transitionnelle et en particulier sur celles relatives aux enquêtes, ainsi que sur l'importance que revêtent certains mécanismes tels que les consultations nationales. Les participants ont pu s'enrichir de l'expérience de pays ayant vécu des réalités similaires (Togo, Pérou). M Eduardo Gonzalez (ICTJ) a présenté le cas du Pérou qui a vécu un long processus de violence de 1980 à 2000. « Plusieurs abus, des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre avaient été commis aussi bien de la part du groupe terroriste que de l'Etat péruvien », a soutenu M Gonzalez. Une vingtaine d'années plus tard, la société civile et le Gouvernement péruvien de transition avaient créé une institution pour la mise en application d'une stratégie de justice de transition. Il y a eu la création d'une commission de vérité pour établir les faits. « La Commission Vérité péruvienne a travaillé pendant douze ans et a produit un rapport final très compréhensif qui reconstruit toute l'histoire de la violence péruvienne dans cette période historique et l'information fournie par la Commission a été utilisée pour les tâches de la justice », a-t-il expliqué, précisant que le travail de justice de transition et le travail de réparation étaient un long processus dans tout pays y compris la Côte d'Ivoire, et qu'il demande beaucoup de volonté politique et de force morale. « Certains aspects de l'expérience du Pérou en matière de justice de transition peuvent être appliqués en Côte d'Ivoire », a estimé M Gonzalez.
« Nous nous sommes enrichis de toutes ces expériences et sommes davantage outillés pour améliorer nos connaissances d'une part et pour ne pas commettre les erreurs commises par d'autres», a indiqué la Commissaire de la CDVR, Me Goffri Kouamé Kra Marie-France, qui s'est félicitée de la tenue de ce séminaire qui a permis aux participants de passer en revue les procédures sur la justice transitionnelle, et aussi, de constater, qu'à ce stade, les différentes procédures utilisées en Côte d'Ivoire étaient conformes aux normes. L'atelier s'était ouvert en présence du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, M. Arnauld Akodjénou.