Appui de l’ONUCI à la Protection de l’Enfant : Un système national de protection en création

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10 juin 2009

Appui de l’ONUCI à la Protection de l’Enfant : Un système national de protection en création

Abidjan, le 10 juin 2009...L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a organisé, mercredi, en partenariat avec le Forum des ONG et associations d'aide à l'enfance en difficulté, une table ronde sur le thème : « Pour la paix, ensemble mobilisons-nous contre les violences faites aux enfants ».. La rencontre, qui a eu lieu au siège de la mission onusienne à Abidjan, fait partie d'une série d'activités initiées par la mission en commémoration de la Journée de l'Enfant africain, célébrée le 16 juin de chaque année.

Au cours d'un débat riche en échanges d'expériences, les participants ont fait plusieurs recommandations, notamment la création d'un système national de protection des enfants afin d'harmoniser les activités sur le terrain pour une prise en charge efficiente des enfants victimes de violences. Ils ont également recommandé la formation des éléments de la police judiciaire, l'élaboration d'un guide à distribuer dans les commissariats et les établissements scolaires à l'attention des victimes pour les informer sur les démarches à suivre, la prévention et la sensibilisation ciblées ainsi qu'un suivi.

Auparavant la Chef de l'unité VIH/Sida de l'ONUCI, Dorcella Bazahica, au nom de la responsable de la Protection de l'Enfance, a indiqué que l'ONUCI inscrivait la célébration de cette journée dans la dynamique des efforts entrepris pour l'avènement de la paix à travers la recherche de la fin de toutes les violations commises contre les enfants en Côte d'Ivoire. Elle a insisté sur la résolution 1261 du Conseil de sécurité, qui souligne à juste titre que les violences contre les enfants constituent une menace à la paix et à la sécurité internationale.

Notant qu'en Côte d'Ivoire, les enfants ne meurent plus du fait des hostilités entre les ex-parties belligérantes, Mme Bazahica a relevé que « plusieurs milliers d'entre eux continuent d'être les victimes d'exploitation, d'abus et de violences de toutes sortes ».. Dans ce contexte, elle a souligné le besoin de renforcement de la protection des enfants et, partant, de la préservation de la paix. Elle a ensuite rappelé que le 29 avril, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, avait appelé le Conseil de sécurité à prendre des mesure vigoureuses contre les Etats qui recrutent les enfants comme soldats.

Madame Fanta Coulibaly, Responsable de la Commission nationale de lutte contre les violences au Ministère des Affaires sociales, de la Famille et de l'Enfant, a dressé un tableau sombre de la situation des enfants en Côte d'Ivoire. « Les violences sont devenues une réalité tangible avec un taux élevé d'abus sexuels dans le milieu familial ». a-t-elle estimé
Faisant part du cas de la seule commune d'Attécoubé, Mme Coulibaly a noté que de décembre 2008 à ce jour, 30 cas de violences sexuelles ont été commis sur des enfants de 3 mois à 15 ans. Même si des efforts sont faits pour la prise en charge à travers des centres d'écoute, Mme Coulibaly affirme que beaucoup reste à faire, faute de moyens.

Pour sa part, le responsable du Forum des ONG, Désiré Kokoui, a relevé que « la situation de crise a été un élément important dans la manifestation de violences sur les enfants » . Il a plaidé pour une information et une formation des enfants sur leurs droits et l'implication des médias dans la lutte contre les abus faits aux enfants, par l'information de l'opinion publique sur les droits des enfants. Il a appelé tous les acteurs de défense des droits des enfants de conjuguer ensemble leurs efforts pour construire un environnement protecteur de l'enfant.

Des sections de l'ONUCI, notamment celles de l'Etat de droit et des Droits de l'Homme ont également apporté leur contribution tout au long des discussions. Rosalie Billault, de l'Etat de droit, a souligné la nécessité de renforcer les capacités de la justice ivoirienne pour la promotion et la protection des enfants. Elle a également expliqué l'appui de sa section au ministère de la justice dans le cas spécifique des enfants détenus dans les maisons d'arrêt et de correction.
Fatou Thiam de la Division des Droits de l'Homme a milité pour la gratuité du certificat médical, qui constitue un obstacle pour les victimes lorsqu'elles se rendent dans les commissariats.

Le Capitaine Doumbia Mamadou, de la Brigade des mineurs de la Police nationale, a exhorté les victimes à se rendre dans les commissariats pour porter plainte et les a rassuré de l'issue positive de leurs actions. Il a estimé qu'avec le redéploiement de la police sur tout l'ensemble du territoire et la décentralisation de la brigade des mineurs, des solutions seront apportées aux problèmes des violences faites aux enfants.

Plusieurs représentants d'ONG et d'associations nationales et internationales ont activement participé au débat aux côtés de deux représentants des enfants qui ont pour leur part, rappelé leur combat quotidien dans les différents établissements scolaires à travers des informations et des actions.