RFI – édition du 27 janvier 2010 à 6 H 30

 

En Côte d'Ivoire, plusieurs milliers de personnes manifestaient
hier à Abidjan en appel des mouvements de jeunesse de l'opposition. Une
mobilisation dans le calme pour dénoncer ce que ces mouvements qualifient de
caporalisation de la télévision publique par le camp du Président Laurent
Gbagbo. Reportage de Norbert Navarro :

 

«  C'est en bon ordre et sans incidents que s'est déroulée la
marche des jeunesses de l'opposition sur la RTI. A l'issue de la manifestation,
une délégation de ces organisations, a été reçue au siège en état de siège de la
RTI par son directeur général, à qui elle a remis une motion de protestation.
Karamoko Yayoro, leader du RJR :

 

«Ce sont des travailleurs professionnels qui travaillent à la
RTI, mais ne travaillent pas avec professionnalisme. Donc, nous dénonçons le
fait qu'ils soient partiaux et je crois qu'ils doivent en tenir compte et faire
en sorte qu'à partir d'aujourd'hui tous les ivoiriens et toutes les forces
politiques et sociales aient un accès équitable aux medias d'état ».

 

RFI : «  Est-ce que vous pensez
que cette réunion va changer quelque chose ? »

 

K.Y. : « Oui. Nous pensons que ça va changer quelque chose
parce qu'il faut que ça change quelque chose. »

 

Et pendant que les organisateurs de la manifestation faisaient
comme on vient de l'entendre preuve d'un robuste optimisme, le directeur
général, dont il venait de réclamer la démission, s'est borné à leur répondre
que la RTI faisait bien son travail. »

 

 

BBC – édition du 27 janvier 2010 à 6 H 00

 

Pour une marche pacifique de la jeunesse de l'opposition, le
dispositif des gendarmes et des policiers déployés tout autour du siège de la
Radio Télévision ivoirienne, la RTI, était très impressionnant. Toutes les voies
d'axe ont été bouclées donnant à la Maison de la télévision publique, située au
cœur de quartier résidentiel de Cocody, l'image d'un véritable camp retranché.
Mais, il fallait bien plus pour dissuader les jeunes houphouétistes à se rendre
à la RTI pour y observer un sit-in et remettre à la direction de ce medias
d'état une motion de protestation. Ils étaient près de 5.000 jeunes mobilisés
tôt le matin à accompagner leurs leaders. Partis du siège de l'ancien parti du
pouvoir PDCI en fin de matinée, le mouvement a atteint le périmètre de la
télévision peu après midi. Ce sont seulement les leaders des jeunes des partis
qui composent l'opposition houphouétiste, le RHDP, qui ont été autorisés à
franchir le filet de sécurité pour pénétrer dans l'enceinte de la télévision.
Les jeunes houphouétistes entendaient protester contre, ce qu'ils appellent, la
caporalisation des medias d'état par le camp présidentiel. C'est en présence du
directeur général  de la RTI Brou Amessan et l'ensemble de la direction que les
jeunes ont lu leur motion de protestation. Le directeur général de la RTI Brou
Amessan a dit avoir pris acte de la motion, avant d'expliquer à ses hôtes la
mission de l'entreprise des medias publics. Seul incident durant la
manifestation, les organisateurs ont interpellé et molesté 3 civils qu'ils ont
présenté comme des infiltrés. En réalité, il s'agissait d'agents de la police en
civil armés et équipés d'une radio de transmission.

Abdoulaye Sangaré, BBCI Afrique – Abidjan.

 

 

Radio nationale – édition du 22 janvier 2010 à 7 H 00

 

█ Les jeun e du RHDP ont marché hier pour dénoncer la gestion
des medias d'état. Les jeunes du Rassemblement des houphouétistes pour la
démocratie et la paix ont remis une motion de protestation à la direction de la
RTI pour réclamer un traitement équilibré de l'information dans cette période de
sortie de crise. Henri Niamké était témoin de cette manifestation :

 

« C'est par des chants, des danses et des coups de sifflet que
les jeunes du RHDP ont effectué leur marche. C'était de la Maison du PDCI à
Cocody jusqu'à la RTI passant par le carrefour St Jean. Une marche qui s'est
déroulée sous haute une protection des FDS pour éviter tout débordement. Après
un bref meeting tenu non loin de la RTI, les 4 leaders des jeunes du RHDP,
Karamoko Yayoro de la RJR, KKB de la JPDCI, Diomandé Noël de la JMFA et Yao
Séraphin de la JUDPCI ont été reçus par le directeur général de la RTI, entouré
de ses plus proches collaborateurs. La motion lue par Karamoko Yayoro indique
que les medias d'état et la télévision en particulier ne jouent pas leurs rôles
de l'équilibre de l'information dans cette période de sortie de crise et que la
part belle est faite au camp présidentiel, au détriment des autres candidats
déclarés pour les présidentielles. Par conséquent, ces jeunes demandent la
démission de directeur général de la RTI et un équilibre dans le traitement de
l'information dans les medias d'état. En réponse, le directeur général de la RTI
a dit qu'il examinera avec attention cette motion, avant de la transmettre au
CNCA, l'autorité de régulation. Brou Amessan a aussi ajouté que les activités de
la RTI sont régies par un cahier de charges, qui lui impose d'assurer
l'expression équilibrée des différents courants politiques dans le pays. La RTI
reste toujours disposée à accompagner le processus de sortie de crise, comme
elle l'a toujours fait, d'ailleurs, a conclu Brou Amessan. »  

 

█ Le maire de Yopougon, était l'invité de mardi du
petit-déjeuner débat de la Coordination des Communicateurs bénévoles pour le
plébiscite du Président Laurent Gbagbo. Le maire de Yopougon , directeur
départemental de campagne de Laurent Gbagbo, s'est prononcé sur la fiabilité des
élections de sortie de crise. Faisant un tour d'horizon sur le contentieux
électoral, l'invité des Communicateurs bénévoles a demandé une restructuration
de la CEI et la démission du président de la CEI en vue d'élections crédibles.
Il a surtout souhaité l'engagement d'un audit sur le listing électoral. Le maire
de Yopougon a révélé que 3.000 cas de fraudes ont été repérés dans sa commune.

 

  

█ Plus de 3 milliards de francs CFA du Fonds saoudien pour le
développement de la Côte d'Ivoire. Ce prêt est destiné au tronçon Taabo –
Toumodi dans le prolongement de l'autoroute Singrébo – Yamoussoukro.

.

█ Le président de la Banque mondiale est attendu aujourd'hui en
Côte d'Ivoire. Une tournée africaine au cours de laquelle il séjournera en Côte
d'Ivoire du 27 au 30 janvier pour attirer l'attention des gouvernements des
partenaires au développement sur les opportunités à saisir pour un nouvel élan
dynamique de lutte contre la pauvreté.

 

█ La période du contentieux
prorogée de 10 jours depuis le 25 janvier.