Message du Secretaire general publié à l’occasion de la Journée du souvenir dédiée à toutes les victimes de la guerre chimique

30 avr 2015

Message du Secretaire general publié à l’occasion de la Journée du souvenir dédiée à toutes les victimes de la guerre chimique

29 avril 2015



La Journée du souvenir dédiée à toutes les victimes de la guerre chimique importe plus que jamais en cette année du centième anniversaire de la première utilisation d'armes chimiques à grande échelle dans un conflit.



Les événements survenus à Ypres en 1915 devraient être un lointain souvenir, mais l'effrayante vérité est que nous continuons aujourd'hui de lutter contre les effets inhumains des armes chimiques, qui frappent sans discrimination. Cent ans après que du chlore gazeux a été utilisé comme arme de guerre à Ypres, des armes atroces de ce type continuent de menacer l'humanité.



Il est inadmissible que 90 ans après l'adoption du Protocole de Genève de 1925 et près de 20 ans après l'entrée en vigueur de la Convention sur les armes chimiques, la liste des victimes dont nous pleurons la perte en cette Journée du souvenir continue de s'allonger. Le monde n'a pas suffisamment tiré les enseignements du passé et les attaques à l'arme chimique ont continué de détruire des vies innocentes.



Il y a tout juste deux ans, des informations faisant état de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie ont de manière choquante alerté la communauté internationale sur la menace persistante que représentaient ces armes inhumaines. Les images atroces des victimes d'armes chimiques en Syrie devraient continuer de tous nous tourmenter.





Les efforts réalisés par la communauté internationale pour débarrasser la Syrie de son programme d'armes chimiques ont clairement montré de quoi les pays étaient capables lorsqu'ils unissaient leurs forces. La quasi-totalité des matières entrant dans la composition des armes chimiques a été retirée du territoire ou détruite, et la destruction des installations de fabrication d'armes chimiques qui restaient dans le pays a commencé. C'est là un point positif dans un conflit par ailleurs dévastateur qui doit d'urgence prendre fin dans l'intérêt de la population syrienne, de la région et du monde entier.





Les informations les plus récentes faisant état de l'utilisation persistante de produits chimiques toxiques comme armes dans le conflit syrien sont très inquiétantes. Je condamne énergiquement toute utilisation de tels produits à ces fins, de quelque partie au conflit qu'elle émane. Je demande que les auteurs de tels actes soient traduits en justice, et je réaffirme que l'utilisation d'armes chimiques, quelles que soient les circonstances, constitue une violation grave du Protocole de 1925 et d'autres règles du droit international coutumier applicables.



À l'occasion de ce tragique anniversaire, j'insiste une nouvelle fois sur l'importance de la Convention sur les armes chimiques et exhorte les quelques pays qui n'y ont pas encore adhéré à le faire sans plus attendre. Nous devrons rester vigilants jusqu'à ce que tous les pays du monde y aient adhéré.



C'est la façon la plus constructive qui soit d'honorer ensemble les victimes de la guerre chimique et de faire en sorte que l'humanité soit débarrassée pour toujours de la menace sinistre de l'emploi d'armes chimiques. En cette Journée du souvenir, ne nous contentons pas de rappeler les événements passés, mais façonnons un nouvel avenir en renouvelant notre engagement commun à débarrasser le monde des armes chimiques et de toutes les autres armes de destruction massive.