La Division DDR

Le rôle de l'Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) dans le processus de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion (DDR) a commencé à être défini en 2004 par la Résolution 1528 (2004) du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il s’est conclu le 30 juin 2015 au terme de la Résolution 2162 (2014). Le Programme national de DDR, qui a été mis en place par le Gouvernement, a souvent été variable dans son exécution, mais la suite à la crise post-électorale en 2011, le Gouvernement a vu la démobilisation, le désarmement et la réintégration des ex-combattants en tant que facteur clé pour la stabilisation, le redressement politique et économique de la Côte d'Ivoire. La responsabilité du Département DDR a été de veiller à ce que la Côte d'Ivoire soit en conformité avec les normes internationales, à ce que le processus soit crédible, qu’il soutienne et qu’il encourage le dialogue entre les anciens belligérants et les structures en charge du processus.

 
Suite au travail de vérification initié par le Gouvernement ivoirien en 2012, le nombre estimé d’ex-combattants a été revu. Il est passe de 110.000 à 74.000. Ces chiffres incluent les ex-combattants des deux côtés ainsi que les milices, tous répondant aux critères d'admissibilité fixés par les Nations Unies et le Gouvernement. En 2013, la fiabilité et la qualité du processus DDR s’est améliorée grâce à la mise en place d'un mécanisme de vérification responsable de veiller à ce que les ex-combattants qui se présentent pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion répondent aux critères d'admissibilité, ceci afin d’être pris en compte dans la base de données.
 
Sous les auspices de l’ex-Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration (ADDR) créée en août 2012, quelque 69.506 ex-combattants dont 6.105 femmes ont intégré le programme national de désarmement, de démobilisation et de réinsertion mené entre 2012 et 2015. L'objectif quantitatif du Gouvernement a été atteint et représente un taux de désarmement et de démobilisation de 92%.
 
De ce nombre, 66.216 ont été réinsérés avec le soutien de l'ONUCI. La Mission a fourni un appui technique, logistique et financier aux activités de désarmement, de démobilisation et de réinsertion qui ont été menées par l'ex-ADDR depuis 2012. L’ONUCI a notamment assuré l’appui technique et logistique aux opérations de désarmement et de démobilisation et de collectes d'armes. L’ONUCI a également appuyé financièrement le processus en assurant le paiement des indemnités mensuelles de formation – « le filet de sécurité » aux ex-combattants  qui ont choisi d’intégrer le processus et a également assuré la formation professionnelle aux personnes démobilisées en demande de formation.
 
L’ONUCI a appuyé les activités de sensibilisation en lien avec la réinsertion communautaire des ex-combattants,  l’implémentation de projets de cohésion sociale sur tout le territoire ivoirien. La section DDR, en collaboration avec UNMAS a apporté son soutien à la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (COMNAT-ALPC) dans le cadre du désarmement civil.  A l’issue du processus de désarmement, un total de 43.510 armements, y compris 14.121 armes, ont été recueillies. Il faut noter que de nombreux interlocuteurs ont souligné la différence entre le nombre des ex-combattants inscrits et le nombre d'armes fonctionnelles collectées. Des efforts demeurent nécessaires afin d’assurer la continuité des opérations de désarmement des civils en Côte d'Ivoire.