Foire aux questions DDR

9 avr 2015

Foire aux questions DDR




Que signifie DDR ?



Le sigle DDR signifie : Désarmement Démobilisation et Réinsertion des combattants.

Pourquoi parle-t-on de processus DDR ?

Le processus DDR indique les différentes étapes par lequel les combattants sont amenés à déposer les armes et à retourner à la vie civile ou à réintégrer les forces armées restructurées.









Quelles sont les différentes étapes du DDR en Côte d'Ivoire ?



Le processus DDR se déroule généralement en trois étapes :

- Le Désarmement constitue la première étape de l'opération. Il consiste à récupérer les armes, les munitions et autres matériels militaires dont disposent les combattants. Pendant cette opération, les combattants remettent leurs armes et effets personnels sur les sites dédiés. Au cours de la phase de désarmement, les armes sont récupérées, triées, stockées et sécurisées. Les combattants ainsi désarmés sont par la suite démobilisées.



- La Démobilisation, est l'étape symbolique qui assure le passage du combattant de la vie militaire à la vie civile. Elle commence par le profilage (enregistrement, questionnaire, etc.), suivi d'une visite médicale et se termine par la remise d'un paquet civil (vêtements, chaussures, etc.) Les ex- combattants sont informés des opportunités de réinsertion dont ils pourraient bénéficier. A la fin du processus de démobilisation, une carte de démobilisé est remise au combattant afin de lui permettre de commencer sa réinsertion.



- La Réinsertion est une phase transitoire entre la démobilisation du combattant et sa réinsertion définitive dans la vie sociale et économique. Le combattant commence sa réinsertion en recevant, sur présentation de sa carte de démobilisé, une assistance financière appelée filet de sécurité. Ce filet de sécurité a pour but de faciliter l'installation de l'ex-combattant dans son lieu de réinsertion et d'avoir accès aux opportunités de réinsertion proposées. Les opportunités de réinsertion proposées aux ex-combattants sont : des activités génératrices de revenus (AGR), des microprojets, des formations professionnelles, des bourses d'étude, etc.

Le DDR en Côte d'Ivoire a une spécificité. Il est marqué par le passage des ex-combattants sur un site de RESOCILISATION. Il s'agit d'un centre de formation essentiellement réservé aux ex-combattants. Ils y reçoivent des cours administrés par des techniciens de l'ONUCI et de l'ADDR sur le civisme, le respect des droits de l'Homme, la citoyenneté, la prévention du VIH/SIDA ; etc... Ils reçoivent aussi l'assistance d'un psychologue.









Que fait exactement la Division DDR dans le processus en Côte d'Ivoire ?





La Division DDR appuie le Gouvernement de Côte d'Ivoire à travers l'Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration (ADDR) au triple plan financier, logistique et technique. Elle organise, avec l'ADDR, le désarmement et la démobilisation (DD), paye les pécules des ex-combattants, participe à leur formation dans les centres de resocialisation et met en œuvre des Projets de Réinsertion Communautaire (PRC), des Projets de Cohésion Sociale (PCS) et de rehabilitation communautaire.





Où vont les armes récupérées lors du désarmement ?



Durant le désarmement, les Forces impartiales ont la charge de récupérer, trier, stocker et sécuriser les armes fonctionnelles. Les armes non fonctionnelles sont détruites avec l'aide du Service de l'action anti mines des Nations Unies (UNMAS).









Que dit la résolution 2162 du 25 juin 2014 relativement au DDR ?



La Résolution 2162 adoptée par le Conseil de sécurité à sa 7207e séance, le 25 juin 2014, « demande au Gouvernement ivoirien de mener à son terme le processus de désarmement, démobilisation et réintégration avant l'élection présidentielle de 2015, conformément à l'objectif annoncé par le Président ivoirien consistant à enregistrer 74 000 ex-combattants ».

Cette résolution prie l'ONUCI de faciliter la mise en œuvre de ce processus, y compris en renforçant l'appui technique qu'elle apporte à l'Autorité nationale pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration et en versant, sans tarder, des fonds au programme ivoirien de désarmement, démobilisation et réintégration, et invite les États Membres et les organisations régionales et internationales à fournir des contributions financières pour répondre aux besoins du programme de désarmement, démobilisation et réintégration.

La Résolution 2162 engage l'équipe de pays des Nations Unies à faciliter la planification et l'exécution des programmes d'appui à ce processus, en consultation avec l'ONUCI et les partenaires internationaux. Elle demande instamment au Gouvernement ivoirien de mettre en place un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration transparent et ouvert à tous et qui inclut les ex-combattants associés au Gouvernement précédent. La même Résolution « engage l'Autorité nationale pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration à poursuivre ses efforts pour améliorer la collecte et l'élimination des armes et des munitions dans le cadre du processus de désarmement, démobilisation et réintégration, et réaffirme que le Gouvernement doit trouver des solutions propres à assurer durablement l'intégration socioéconomique des ex-combattants, y compris les ex-combattantes ».







Qui a la responsabilité de la mise en œuvre du DDR en Côte D'ivoire ?



La mise en œuvre du processus DDR en Côte d'Ivoire incombe au Gouvernement à travers l'Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration (ADDR). C'est à ce jour, l'unique organe national chargé de l'orientation générale, la coordination, la supervision et l'exécution des actions de désarmement, de démobilisation, de réinsertion, de réintégration socio-économique des ex-combattants ainsi que la réhabilitation communautaire dans les zones d'accueil des ex-combattants.







Combien d'ex-combattants ont été, à ce jour, réinsérés/ réintégrés en Côte d'Ivoire ?



Selon les chiffres de l'Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration des ex-combattants (ADDR), jusqu'en fin 2014, autour de 46.000 ex- combattants ont été traités en termes de réinsertion/réintégration sur un effectif d'un peu plus de 74.000 ex-combattants dont les cas ont été consolidés. L'ONUCI a appuyé 565 opérations fixes et mobiles concernant 18.163 ex-combattants dont 1250 femmes.







Que prévoit le processus DDR pour les femmes ?



Les ex-combattantes sont prises en compte par l'ADDR au même titre que les ex-combattants. Elles passent, elles aussi, par les différentes étapes du processus. Il est clairement stipulé dans la Résolution 2162 que le Gouvernement de Côte d'Ivoire doit trouver des solutions propres à assurer durablement l'intégration socioéconomique des ex-combattants, y compris les ex-combattantes.







Quels sont les documents cadre du DDR en Côte D'ivoire ?



La Résolution 1528 du 27 février 2004 du Conseil de sécurité portant création de la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire a établi, en premier, la mission de la Division DDR.

Il y a aussi les accords-cadres du DDR depuis l'Accord politique de Ouagadougou de 2007 ; la lettre de politique DDR, adoptée en octobre 2012 et portant création de l'Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration établie les responsabilités et les activités liées au DDR. Aujourd'hui, les actions de la Division DDR sont régies par la Résolution 2162 du 25 juin 2014.







Qui est concerné par le DDR ?



Le processus DDR en Côte d'Ivoire a pour but de désarmer les combattants des :

Forces de Défense et de Sécurité - FDS (Forces terrestres, Forces aériennes, Marine Nationale, Police nationale, Douane, Eaux et Forêts)

Forces Armées des Forces Nouvelles - FAFN (forces recrutées depuis le 19 septembre 2007)

FDS en activité au 19 septembre 2002,

FDS à la retraite et récupérées pas les FAFN

FDS déserteurs, en exil ou portés disparus

Groupes ou individus en armes (les milices, les mercenaires, groupes et individus, en exil ou portés disparus).







Pourquoi le DDR est-il crucial pour la consolidation de la paix en Côte d'Ivoire ?



Le DDR est essentiel à la consolidation de la paix en Côte d'Ivoire car il permet de créer un environnement sécurisé. Cette situation favorise une libre circulation des biens et des personnes, l'organisation d'élections libres et apaisées, le retour de la confiance, la réconciliation nationale et le développement.





Comment les communautés peuvent-elle contribuer à la réussite du processus DDR ?



Les populations doivent éviter la stigmatisation ; car la réussite du processus dépend aussi de la capacité des communautés à accepter le retour des ex-combattants. Leur apport est important pour la consolidation de la paix et la cohésion sociale.







Pourquoi le DDR est-il une chance à saisir pour les ex-combattants de tout bord ?



L'adhésion au processus DDR est certainement la meilleure chance qui soit donnée aux ex-combattants. C'est une occasion de formation à un métier, de création des conditions d'une réinsertion économique durable, de renforcement de la cohésion sociale, de la sécurité communautaire et une contribution au développement du pays.







A quelle date prend fin le processus DDR en Côte d'Ivoire ?



Le processus DDR devrait s'achever fin juin 2015. Suivra une autre étape.