Dialogue intercommunautaire à Bayota/Logouata et à Ouragahio : les populations s’engagent pour la cohésion sociale et le développement

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26 sep 2015

Dialogue intercommunautaire à Bayota/Logouata et à Ouragahio : les populations s’engagent pour la cohésion sociale et le développement

Les populations de Bayota/Logouata et Ouragahio s'engagent à consolider la cohésion sociale pour favoriser le développement de leurs localités. Elles ont pris cet engagement devant la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Aïchatou Mindaoudou, et plusieurs représentants des agences du Système des Nations Unies, dont le Programme des Nations Unies pour le Dé​veloppement (PNUD), ONU-Femmes, l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP). C'était à l'occasion de la restitution des recommandations de deux sessions de dialogue intercommunautaire organisées, les 22 et 23 septembre 2015, par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), dans ces localités situées à plus de 300 kilomètres d'Abidjan, dans la région du Gôh, au centre ouest du pays.

« En tant que représentant de cette population, je prends l'engagement ferme que nous allons vivre en bonne intelligence ici, à Bayota », a dit le Chef du canton Nékédji dans la sous-préfecture de Bayota, Boti Koudou. « Nous avons proposé au Sous-préfet la mise en place d'une commission tripartite, autochtone, allogène et administration afin de saisir le Sous-préfet au moindre bruit et que, de chef à chef, de responsable à responsable, on éteigne le feu », a-t-il ajouté.

« Après avoir discuté avec nos sœurs, et après que des excuses aient été présentées, nous avons pris des engagements pour qu'à Bayota, nous vivions dorénavant en parfaite harmonie et que la cité connaisse un développement », a affirmé la Porte-parole des femmes à la délégation onusienne.

A Ouragahio, les femmes ont préconisé la mise en place « d'une plateforme de sensibilisation regroupant toutes les présidentes de communautés » pour gérer pacifiquement les conflits.

Les jeunes leur ont emboité le pas, en recommandant notamment le « renforcement de la communication entre leaders communautaires et l'intensification des messages de paix via les radios de proximité ». Ils ont également souligné la nécessité d'une meilleure prise en charge de la gestion du foncier rural.

Ce qui est juste doit venir de vous.

La Représentante spéciale, Aïchatou Mindaoudou, a salué le sens de responsabilité des populations qui a permis le retour au calme. Elle les appelés à persévérer dans ce sens. « Vous avez démontré que ce qui est juste doit venir de vous. Vous avez pris l'engagement de faire en sorte que ce qui est arrivé ne se reproduise plus jamais ! Cela dépend de vous », a dit Mme Mindaoudou en s'adressant aux cadres de la région présents à la rencontre. « Nous serons là pour vous accompagner », a-t-elle ajouté. La Chef de l'ONUCI a saisi l'occasion pour annoncer la réalisation de plusieurs projets destinés à soutenir les efforts en faveur de la cohésion sociale.

Le Préfet de la région du Gôh, Préfet du département de Gagnoa, Rémi N'Zi Kanga, s'est adressé aux populations en ces termes : « je vous demande de vous approprier les techniques de prévention, de gestion des litiges qui vous ont été communiqués durant ces journées de dialogue inter communautaire. La première technique à mettre en œuvre est la maitrise de soi ! Il faut être capable de se demander si l'acte que je vais poser contribue au renforcement de la cohésion sociale ». Le Préfet de région a terminé en remerciant la Représentante spéciale et toute la délégation du Système des Nations Unies pour l'appui apporté à sa région.

L'organisation de ces deux sessions de dialogue intercommunautaire fait suite aux incidents violents qui avaient éclaté le 10 septembre dernier et qui avaient entrainé des pertes en vies humaines et la destruction de biens matériels. Le but de ces échanges était de permettre aux autorités traditionnelles et religieuses, aux jeunes et aux femmes de Bayota/Logouata et de Ouragahio de réfléchir et échanger sur les rôles qu'ils peuvent jouer pour un processus électoral apaisé et une sortie de crise durable et définitive. Plus de 350 personnes issues des différentes couches sociales de ces localités ont pris part aux ateliers et se sont engagées à résoudre par des voies pacifiques et de façon durable leurs différends.

Les recommandations des différents groupes ont fait ressortir, entre autres, les besoins suivants: la formation des populations à la culture démocratique, la lutte contre l'impunité et l'appui sécuritaire, la gestion de la question foncière, le soutien humanitaire par la réhabilitation de certaines infrastructures communautaires, la réparation des maisons brulées, l'appui pour des activités génératrices de revenus.